Durant le Moyen-Âge, le forgeron est au cœur de toutes sociétés urbaines ou rurales. Les objets en fer ou en acier qu’il fabrique sont utilisés par toutes les couches de la société, du simple paysan à la plus haute noblesse.

Le rôle du forgeron est de donner une forme à une matière première (fer ou acier). Pour y parvenir, il fait chauffer le fer dans un puissant feu activé par un soufflet. L’apport d’oxygène dans le feu lui permet d’atteindre des températures très élevés. Le métal devient malléable quand il est chaud et le forgeron peut alors le frapper avec un marteau sur une enclume. Pour connaitre la température de l’acier, le forgeron se fie à la couleur du métal. À partir de 650°C, le fer devient rouge cerise. Il deviendra ensuite rouge vif, orange, jaune et enfin blanc (aux alentours de 1100°C).

Dépendant du type d’objet fabriqués le forgeron pourra également utiliser différents traitements thermiques pour changer la structure de l’acier. Ces traitements thermiques sont la normalisation, le recuit, la trempe et le revenu.

La production du fer et de l’acier étant un procédé long et couteux. Son usage n’a été réservé qu’aux objets nécessitant ses caractéristiques de solidité et de dureté. À partir du XIIIe siècle, le Moyen-Âge européen connait une petite révolution métallurgique. L’usage du soufflet mécanisé et du marteau-pilon, tous deux activés par les roues à aubes entrainées par les rivières, permettra d’augmenter considérablement la production et donc rependra son usage au sein de la population.

Le forgeron fabriquera des objets en fonction des besoins. En temps de paix, il fabriquera des outils pour le travail des champs ou pour les artisans, des objets domestiques, ou ferrera les chevaux. En temps de guerre, il fabriquera des armes (épée, lances, pointes de flèches) et des armures.

Son savoir-faire rare et essentiel lui assure le respect et l’estime de la population.